"Basilicus occulus converto in lapidem"

" Je viens de terminer avec peine le dessin du Basilic en rassemblant à la manière des pièces dispersées d'un puzzle toutes les images que chacun en avait conservées, j'ai ajouté à cela sa photo saisie dans les arbres et ma propre vision. D'après les indications de Janin, l'animal, de la taille d'un gros rat, mais de la longueur d'un varan, possédait le même épiderme écailleux que le caméléon; à savoir l'avantage de prendre la couleur et l'aspect du lieu ou il se tient, d'être jaunâtre et brun en automne, blanc et gris en hiver, verdâtre dans le feuillage d'été. Il se ferait minéral sur la roche, écorce sur l'arbre, végétal dans les prés.
Sison regard ne possède pas le pouvoir pétrifiant des Basilics mythiques, en revanche, le venin, qu'il propulse avec force au moyen d'une poche particulièrement musculeuse placée au niveau du larynx, est fort dangereux: il suffit qu'il atteigne les yeux ou les muqueuses buccales de sa victime pour le momifier instantanément."




 -Dragons et Chimères- Pierre Dubois